l’etnograffe

décembre 15, 1992

lors des scénographies, l’espace de la scène est appréhendé comme un tout divisible. la plupart du temps, les coulisses sont dans le même espace et font partie du visible par le spectateur. pour bacbuc par exemple, le grand volume installé était comme un fragment ou un extrait d’une forme plus importante. comme nous l’avons déjà évoqué, chaque discipline gardait son identité et ses particularités, tout en contribuant par ses actions et ses présences juxtaposées à une autre forme. dans la préparation de l’etnograffe, les formes des volumes ont été créées comme des portraits. chaque sculpture correspondait, de façon subjective, à un interprète, tant par la forme, les dimensions que par la couleur. une sorte de double les accompagnaient. ils ne les représentaient pas. les sculptures gardaient leur autonomie malgré leur implantation sur la scène et l’espace qu’elles créaient. à l’inverse d’un décor, elles proposaient quatre espaces ponctués par des sculptures qui semblaient être des fragments d’un tout coloré, dont nous pouvions soupçonner qu’il était le spectacle lui-même. l’une des sculptures, celle qui se situait dans l’espace du musicien, était constituée de quatre parties de couleur bleue qui s’empilaient ou se dissociaient selon les différentes étapes de la mise en scène. les confettis au sol, à la fois contours et surfaces colorées délimitant quatre espaces distincts, suggéraient à leur tour par les milliers de petits ronds de papier, un éparpillement possible et une indépendance de chaque élément présent sur scène. les autres scénographies réalisées procèdent d’une démarche identique, avec des moyens différents. la partie de la scène qui accueillait le « jeu » était de forme carrée, délimitée par les surfaces de confettis, installés en quatre bandes au sol. Les côtés de ce carré n’étaient pas parallèles au bord de la scène, ni à cour, ni à jardin. il était tourné d’un quart et l’actrice, la lectrice, la chanteuse et le musicien étaient invités à jouer de trois quarts par rapport au public. le plan de cette scénographie constituait également un jeu entre la face et le trois quarts, entre la frontalité et le lointain.

metteur en sène jean)-michel lejeune texte de françois lejeune comédiennes patricia bopp et claire truche musicien lionel tessier chanteuse élisabeth grard production cumulus et nouvelles scènes

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