le salon

avril 3, 1995

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le salon

1 – généralités

conçu par véronique verstraete, le salon est une sculpture qui définit un lieu d’écoute dédié à un répertoire de musique contemporaine original. ces œuvres, objets de commandes à différents compositeurs sont des créations composées pour ce lieu équipé d’un ensemble de haut-parleurs, envisagé lui-même comme un instrument de musique avec ses qualités spécifiques.

ce projet pluridisciplinaire qui associe arts plastiques et musique contemporaine rejoint certains des enjeux du spectacle vivant. le salon est itinérant et s’installe sur la place d’un quartier, au cœur d’un village ou dans un jardin public. il inscrit l’art contemporain en prise directe avec la cité, avec le quotidien, avec les passants, en proposant une relation avec le grand public qui s’établit sur le mode de la spontanéité. le public est invité à prendre place sur des sculptures/sièges – elles-mêmes fixées sur un plateau mis en rotation, à la manière d’un manège – pour écouter une pièce musicale de quelques minutes. ce projet permet à un public qui n’est a priori pas concerné par la musique contemporaine telle qu’elle est proposée habituellement de se voir invité à découvrir ce type de musique, à partir d’un répertoire d’œuvres émanant de compositeurs significatifs.

les collectivités locales, les entreprises les acteurs culturels, les manifestations dans le domaine des arts plastiques, les festivals de musique ou pluridisciplinaires… peuvent accueillir le salon et se l’approprier pour une durée à leur convenance. la production de ce projet sera confiée à cumulus, structure dédiée à la musique contemporaine et aux croisements des arts.

cette réalisation a vocation à devenir la propriété d’une collectivité territoriale ou d’un ensemble de collectivités territoriales. le ou les propriétaires du salon auront ainsi la possibilité d’exploiter pleinement le salon soit directement, soit en le confiant à un opérateur délégué.

2 – une sculpture

le salon est une sculpture monumentale. elle relève exclusivement du vocabulaire plastique de l’artiste, tant pour la forme, les lignes, les couleurs que le jeu des angles qui sont des éléments déterminants de son travail. la sculpture est composée de trois principaux éléments : le toit, le lieu d’accueil avec son plateau tournant, et les sculptures/sièges.

le toit, élément autonome, abrite l’ensemble et n’est pas solidaire du reste de la construction. Le lieu d’accueil n’a lui-même pas de couverture, il est placé sous le toit autonome.

le plateau tournant, entourée d’une structure ajourée, comporte 12 sculptures/sièges. Certaines d’entre elles offrent plusieurs places assises. cet ensemble reste accessible au public en dehors des seuls moments de diffusions musicales.

3 – construction

le toit et la majeure partie de la structure d’accueil seraient réalisés en titane. c’est un matériau léger, inaltérable, résistant aux UV, de façonnage difficile mais qui est particulièrement bien adapté aux fréquents montages et démontages. il offre également des possibilités de coloration très intéressantes.

la rotation du plateau est assurée par un moteur électrique d’une puissance de 25 Kwatts.

le matériau utilisé pour la réalisation des sculptures/sièges est à l’étude (matériau composites).

le dispositif de diffusion musicale, ou acousmonium, propose un système multipistes à 16 canaux.

l’ensemble des éléments liés à la sécurité, l’éclairage feront dans les prochains mois l’objet d’études spécifiques.

une partie de l’étude a été possible grâce à une aide du centre national des arts plastiques et grâce au soutien de l’association titane (siège social à la chambre de commerce et d’industrie (cci) de nantes), association nationale qui se compose d’une centaine d’industriels, promoteurs, fournisseurs et utilisateurs de titane, ainsi qu’un certain nombre d’écoles d’ingénieurs.

4 – dimension musicale du projet

le projet implique la constitution d’un répertoire d’œuvres électroacoustiques dédié. un dispositif de diffusion de très haute qualité. il s’agit de réaliser un véritable orchestre de haut-parleurs, qui s’envisage sur le mode qualitatif de la musique de chambre. ses caractéristiques prennent en compte le déplacement des auditeurs installés sur les sculptures/sièges et utilisent les récentes connaissances.

ce dispositif propose une situation d’écoute singulière qui sera communiquée dans ses moindres détails aux compositeurs auxquels nous nous adresserons. ils auront à charge non seulement d’en tenir compte, mais de l’exploiter le plus qualitativement et le plus imaginativement possible. ce dispositif sera abordé comme un véritable instrument de musique. un dispositif 16 pistes, géré informatiquement, permettant la réalisation d’un espace musical extrêmement riche, autorisant de très nombreuses configurations, susceptibles de «suivre» l’auditeur (en rotation) ou non. un ensemble homogène de haut-parleurs placés en hauteur et au niveau moyen de l’oreille des auditeurs permettra d’établir une grande variété de reliefs.

lorsque les œuvres seront conçues leur diffusion sera simple.

la faible vitesse de rotation du plateau de la sculpture autorise une écoute calme, voire «climatique». les sons extérieurs, urbains restent pour certains d’entre eux perceptibles. il ne s’agit pas de fermer l’espace de l’écoute sur lui-même, même si l’œuvre musicale reste tout à fait prépondérante.

le choix des compositeurs est établi par cumulus qui assure le commissariat musical du projet. cette association est dédiée essentiellement à la musique contemporaine.

cumulus est une société créée initialement en 1984 et poursuivie par véronique verstraete et jean-michel lejeune. elle se dédie à l’expertise et à la production dans le domaine de la musique contemporaine, et de spectacles pluridisciplinaires, et aux connections de la création musicale avec les autres arts. ses propositions s’adressent aux collectivités locales, aux entreprises et aux particuliers. actuellement elle organise le festival format raisins.

cumulus et plus particulièrement son directeur jean-michel lejeune bénéficient de la confiance de nombreux compositeurs, ensembles instrumentaux et solistes, français et étrangers, de dimensions internationales.

le choix des compositeurs s’établit selon les critères suivants : hautes qualités artistiques, connaissance et pertinence pour ce qui concerne le rapport aux nouvelles technologies, intérêt et compréhension pour le projet, diversité des langages, des sensibilités, des générations.

les noms des compositeurs ici indiqués ne sont communiqués qu’à seul titre indicatif.  yann robin, pascale criton, francesco filideï, michaël levinas, mauro lanza, cécile le prado, françois-bernard mâche, jérôme noetinger, christian sébille, valérie philippin.

chaque compositeur qui sera effectivement sollicité fera ultérieurement l’objet d’une présentation détaillée (biographie, catalogue, et présentation de son projet pour le salon).

5 – un projet à multiples dimensions

comme tout projet contemporain, le salon n’est pas dénué dans ses diverses composantes de dimensions prospectives. la forme générale des différentes structures qui composent véronique verstraete a collaboré en tant qu’artiste associée à des recherches sur des problématiques de coloration avec le laboratoire de l’école des technologies à milan, en 2003/04, et ces recherches se poursuivent.

certaines œuvres ont été montrées dans le cadre d’une exposition personnelle véronique verstraete, à la galerie verney-carron (villeurbanne) en 2004. elle travaille également souvent avec des compositeurs (nicolas vérin, cécile le prado, valérie philippin …). elle a co-fondé le festival why note en bourgogne.

le salon développe une dimension très prononcée pour ce qui concerne l’accès à l’art contemporain pour tous, tant pour ce qui concerne le champ des arts plastiques que celui de la création musicale. une dimension sociale s’inscrit au cœur de ce projet.

une dynamique interdisciplinaire fonde également ce projet. musique, espace d’écoute, sculpture et architecture, inscription dans le tissu  urbain, art public, art populaire (voire forain) forment ici de façon consubstantielle les différentes facettes d’un projet ténu.

les projets qui inscrivent la création musicale d’aujourd’hui dans un rapport au public immédiat sont aujourd’hui encore extrêmement rares. il semble que le salon réponde aux attentes de nombreux acteurs de la politique culturelle qui sont nombreux à souhaiter mettre en relations de proximités entre les artistes de l’art contemporain et le grand public. ce projet itinérant marque encore davantage la volonté de son auteur véronique verstraete d’aller au-devant des publics et de s’adresser à l’ensemble des spectateurs/auditeurs dans leur plus grande diversité.

Le projet n’est pas abouti pour l’instant par manque de financement.