décoration (généralités)

janvier 13, 1985

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les arts décoratifs:

envisager l’œuvre d’art dans ses diverses potentialités et acceptions, voire dans certaines fonctionnalités, et établir une constante relation à l’espace du corps est l’un des objectifs de ces œuvres. cette production interroge l’image, la peinture, l’installation, mais aussi le design ou la scénographie et la décoration.

les réalisations prennent fortement en compte et viennent reformuler le contexte dans lequel chacun des projets s’inscrit – contexte architectural, social, humain, économique ou historique – et qui fait intrinsèquement partie de l’œuvre. des relations qui ne sont plus seulement le mode habituel de la contemplation s’instaurent entre l’œuvre et le public et la question de l’autonomie de l’œuvre peut se développer.

les premières pièces qui mettaient en avant des frises ou des éléments de décorations, des motifs décoratifs étaient réalisées dans la même logique, avec la même démarche. ce type de pièces continuent à exister et à être réalisées régulièrement. la pièce du frac languedoc roussillon réalisée en 2004 à villeurbanne (image ci-dessus) en est un bon exemple ainsi que la cible de 1997 qui est constituée d’une rosace décorative sur laquelle on tire avec des fléchettes pour atteindre le centre.

1) la céramique

vue ens les roches

2) le design

IMG-20131211-00498IMG-20131211-00496

 

3) la métallerie

titane vbar bleu

4) la tapisserie

tissu tendu face - copie

 

maquette Tapisserie et Mobilier

5) la plumasserie

en cours

6) ….
c’est en continuité avec l’un des volets de ma pratique artistique que j’ai mis en œuvre ces projets nés en 2005 sous forme de maquette.
une série de réalisation d’œuvres vient constituer cette série : par exemple 3) la tapisserie. la réalisation d’une première sculpture sera une étape avant la réalisation d’une pièce semblable ayant la partie verticale réalisée par des lissiers.
dans un premier temps, la première pièce de la série aura le même registre de forme, mais une facture et des couleurs différentes et sera exposée en septembre 2012.
le savoir-faire des métiers d’art n’est pas à proprement parlé un thème qui relève de ma pratique ; il s’agit davantage d’un terrain d’investigation, au même titre que le plan et le volume. les limites de l’œuvre, ses contours et la recherche de son statut mouvant sont autant de questionnements qui sont au centre de mes recherches.
les sculptures que je réalise sont, à la fois par leurs formes et leurs proportions, proches du mobilier ou de volumes incitant à une certaine fonctionnalité. le décoratif est une préoccupation constante comme un fil rouge à ne pas franchir, voire même un matériau à détruire dans certaines pièces comme celle du tableau cible que j’ai réalisé en 1986 et réactivé en 2011. j’ai donc été peu à peu amenée à travailler en collaboration avec des métiers en rapport avec le décoratif afin d’éprouver réellement les limites esthétiques de mes œuvres. les interrogations liées à la délégation de la fabrication, au savoir-faire, à la notion d’auteur et à l’interprétation ont motivé ces collaborations.
pour ce qui concerne la tapisserie, le rapport du plan au volume s’est imposé. comme pour de nombreuses pièces, il s’agit ici de formes qui seront tout à la fois proches du mobilier et du tableau. les deux principaux axes de recherche qui motivent cette création avec les lissiers sont la surface plane tissée (recto verso) et le territoire de l’interprétation.
le lissier interprète relativement souvent le carton fourni par l’artiste. il existe dans tous métiers, de même qu’en art, un espace infime que, ni l’artiste ni le lissier ne peuvent totalement contrôler. c’est cet espace-là que j’aimerais avant tout explorer et mettre en avant dans la mise en œuvre de ces nouvelles pièces au travers de plusieurs étapes.
la finesse des fils, la couleur définie entre deux couleurs (passage d’un vert à un bleu par exemple ou d’un brun orangé à un carmin), des lignes verticales qui pourront ne pas être très rectilignes seront autant de facteurs qui permettront au lissier de laisser aller son imagination, son expérience et les différents types de savoirs qui lui sont propres. comme dans les veines du bois par exemple que j’ai utilisées dans mes premières sculptures/tableaux, l’interprétation a une place prépondérante.
il s’agit de ne pas considérer la surface tissée comme un lieu de représentation ou de reproduction, mais comme une surface à investir qui d’un côté comme de l’autre a une matérialité propre, le carton n’étant qu’un pré-texte, y compris dans le premier sens de ce terme. La question du motif ne se pose pas. s’il y a proposition d’une forme répétée, celle-ci devra apparaître comme dessin – et non comme motif – puisque celui-ci sera répété de façon sans cesse différente, de par la fabrication. le travail de conception sera à explorer et à préciser avec l’équipe des lissiers afin que leur interprétation soit maximale.
la première étape qui nous intéresse ici, est donc une esquisse à échelle une, une pré-œuvre qui comporte tous les contours de la pièce définitive. elle sera pourtant une œuvre à part entière, autonome. cette autonomie sera, non pas celle que l’on connaît des pièces dites de l’art pour l’art, mais une indépendance tout à fait physique. la notion de contours est aussi présente dans cette pièce, ils sont tout à la fois, des formes ou des attitudes que l’artiste invente dans le périmètre de ses œuvres, et les limites physiques de l’œuvre (ses bords, ses lignes…). ils ne sont pas l’œuvre elle-même et n’apparaissent parfois pas visuellement. un autre chapitre leur ait consacré dans ce site.